Pour sa troisième édition, le Distinguished Gentleman Ride, plus couramment appelée DGR, a battu tous les records. La manifestation, qui consiste à voir défiler des motards bien habillés sur des machines de caractère pour attirer l’attention sur le cancer de la prostate et récolter des fonds, s’est considérablement développée depuis sa création par Mark Hawwa, il y a de cela trois ans, en Australie. L’événement a depuis atteint la France, et s’il réunissait l’an dernier encore une petite cinquantaine de Parisiens, force est de constater que 2015 a marqué un tournant dans l’histoire de la DGR. Un millier de riders environ, partis de divers points de rassemblement aux quatre coins de la capitale, se sont retrouvés sur la base de loisirs de Jablines dans une ambiance champêtre festive. En ce dimanche ensoleillé du mois d’octobre, les nombreux participants (et participantes) ont su, à leur manière, attirer l’attention sur une cause qui en vaut la peine.
INTERVIEW
Rencontre avec Mark Hawwa, créateur et organisateur du Distinguished Gentleman’s Ride
Peux-tu nous résumer en deux mots le concept ?
Le Distinguished Gentleman’s Ride est avant tout une manifestation dédiée aux machines classiques et stylées, et à leurs riders. Elle a pour but aujourd’hui de réunir ceux qui participent au développement de cet univers autour d’une même cause, à savoir la récolte de fonds pour la recherche et la lutte contre le cancer de la prostate. En défilant et en payant leur inscription, ils contribuent grandement à l’évolution des mentalités dans un domaine où, ce genre de sujet, est très peu évoqué. Pour preuve, l’an dernier nos riders étaient 33 % à s’être fait dépistés concernant le cancer de la prostate, et nous espérons atteindre les 60 % cette année !
Comment est né le DGR ?
A la base, je n’imaginais pas en faire une manifestation caritative. Je voulais avant tout faire bouger la scène de la prépa et de la moto de caractère sur Sydney. Le but était de faire défiler des bobbers, café racers, classics, choppers, toutes ses motos uniques, de niche, ces modèles que l’on ne voit pas tous les jours, pour attirer l’attention sur le fait que la ville avait des ressources inimaginables en terme de créativité, qu’il s’agisse de builders pros comme des particuliers. Les participants avait pour consigne d’être bien habillé (costume, blazer, cravate…). Le ride était ouvert aux hommes comme aux femmes.
Comment le phénomène a-t-il pris autant d’ampleur ?
La planète moto n’est pas si grande, aussi quand nous avons réalisé le premier ride, rapidement on nous a proposé d’organiser cela dans d’autres villes à travers le monde, de façon simultanée. Devant un tel engouement, j’ai décidé en 2013 de trouver une cause à laquelle pouvait contribuer cette balade, et nous avons opté pour le cancer de la prostate. L’événement avait un tel potentiel, que je me suis dit que s’il pouvait servir à éveiller les consciences voire même sauver des vies, pourquoi ne pas le faire ! Et c’est devenu fou, il n’y a qu’à voir les chiffres de l’an dernier, avec 400 villes participantes dans 80 pays, 25 000 riders et quelques 1,5 million de dollars US récoltés, et ceux de cette année !
D’où t’es venue l’idée d’habiller les riders ?
C’est très simple ! Je suis tombé un jour sur une image de John Hamm, l’acteur principal de la série TV Mad Men, habillé de façon très classe au guidon d’une machine classique. Cela m’a de suite inspiré, au point de créer le DGR en 2012.
As-tu d’autres projets de ce type ?
Le Distinguished Gentleman’s Ride est sur des rails, je compte donc bien continuer à m’en occuper afin de faire avancer la cause. Aussi, je n’ai pas oublié ce qui me tient à cœur, à savoir défendre la moto de caractère et ceux qui la font. C’est pour cette raison que j’ai créé Throttle Roll, un événement qui réunissait cette année à Sydney la crème des préparations des 12 derniers mois. Un mixte de musique live, d’art, d’expo, d’alcool et de bouffe ! En 2016, nous allons poursuivre l’expérience à Sydney et même la développer à Melbourne, Brisbane, jusqu’à Los Angeles, Milan et Londres pour 2017. Affaire à suivre !
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La DGR 2015 en chiffres
37 000 riders
4 éditions
410 villes
79 pays
2,3 millions de dollars US récoltés
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Photos : DR
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