De l’audace !
Marco fait partie de ces passionnés qui ont une réelle vista, capables de sublimer des machines au design pourtant très travaillé d’origine. Après la Follia, sur base de Ducati 916, voici l’Ardita, sur base de Supersport 1000. Une néo rétro particulièrement inspirée.
Un Italien qui modifie des Ducati, cela peut paraître un peu cliché, toutefois lorsqu’on jette un œil au travail de Marco, difficile de ne pas tomber sous le charme. Si sa Follia, sur base de 916, repensait entièrement les codes de l’hypersport pour en faire une néo rétro d’exception, sa cousine, l’Ardita, dernière prépa en date, part d’une base classique pour devenir une sportive aux accents vintage. Pour mieux comprendre comment le jeune homme de 35 ans arrive à repenser entièrement le concept de base des machines de Bologne, il faut se plonger dans son historique personnel. Marco s’est pris de passion pour la moto dès son plus jeune âge, et fait partie des rares qui peuvent se vanter d’avoir modifié leur première machine à seulement 14 ans ! A l’époque, il passait une bonne partie de son temps libre à trafiquer son deux-roues avec pour seul objectif de tenter de battre encore et toujours ses amis dans la rue. Il s’est ensuite intéressé au motocross, une discipline qu’il a pratiqué de façon intensive de 22 à 28 ans, et dans laquelle il s’est illustré sur de nombreuses courses.
Inspirations diverses
De la pratique du motocross, Marco est ensuite passé au bitume. Il est littéralement tombé sous le charme des motos de vitesse et a écumé les circuits italiens de Misano, Monza, Imola, Adria ou encore Mugello au guidon de sa Ducati 748 S. C’est en grande partie de ces années de pratique intensive que provient son inspiration et son goût pour les lignes sportives. Il a décidé de se lancer dans la préparation de café racer il y a de cela trois ans. S’il ne s’agit pas de son activité principale, Marco est manager dans un restaurant de Vérone, il ne compte pas les heures passés dans son atelier. Neuf mois et pas mal d’argent ont été nécessaires pour donner naissance à sa première création, la Follia. Un nom qui n’est pas choisi au hasard puisqu’il signifie folie en italien ! Il faut dire que l’homme s’est donné corps et âme dans ce projet sur base de Ducati 916. L’idée était d’en faire une machine aux lignes vintage tout en conservant le tempérament rageur. Et le résultat est plutôt réussi. Fort du succès de sa belle, Marco a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin et s’est lancé comme défi cette fois d’offrir plus de caractère à la Supersport, un modèle qui, malgré son nom, se veut plutôt classique. Le concept étant avant tout d’habiller de façon rétro une moto moderne.
Un souffle de nostalgie
La Supersport 1000 a été dépouillée de son carénage d’origine au profit d’une robe vintage à souhait, entièrement imaginée par Marco. La tête de fourche, relativement imposante, accueille deux feux ronds comme les motos d’endurance d’époque. Le réservoir est dans la même veine, tandis que la coque arrière et sa selle maison transforment la machine en monoposto. De loin, l’Italienne pourrait presque passer pour une vieille Triumph avec ce liseré qui redéfinit les contours des éléments de carénage repeint d’un rouge intense « Tequila sunrise » signé Harley-Davidson. C’est en jetant un œil à la mécanique que l’on comprend bien qu’il s’agit d’une Ducati, aucun doute possible. Au sein du cadre treillis tubulaire d’origine entièrement chromé, le bicylindre en L est quasiment stock, seul son traitement esthétique le différencie d’un modèle de série. Outre ses diverses pièces chromées ou traitées au Téflon, on distingue les caches courroie ajourés qui font la part belle à la mécanique. A noter, la majorité des pièces sont d’origine, toutefois chacune a bénéficié d’un traitement spécifique, du sablage à l’Epoxy en passant par le Téflon ou le chrome, rien n’a été laissé au hasard. Un travail de fourmi, minutieux à souhait. L’échappement est quant à lui fait maison, Marco lui a adjoint des silencieux LeoVince GP histoire de donner un peu de la voix et surtout respecter l’esprit racing. De même, les jantes d’origine ont cédé leur place à de sublimes PVM en alu forgé pesant seulement 1,3 kg chacune. L’Ardita, audacieuse en italien, porte plutôt bien son nom car on se rend compte qu’il fallait beaucoup d’imagination et une petite dose d’audace pour retravailler la Supersport en café racer. Marco a su se jouer des codes sans jamais bafouer l’identité de la machine, du beau boulot.
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Check-list
Base Ducati Supersport 1000 (2003) – Estimation : 14 000 euros environ
Moteur stock
Réservoir maison en fibres
Pompe adaptée
Cadre sablé et chromé
Coque arrière maison en fibres
Echappement modifié, silencieux LeoVince GP
Bras oscillant sablé et chromé
Carters moteur traités et peints en noir satiné
Système de refroidissement adapté
Caches courroies ajourés
Tête de fourche maison en fibres
Peinture d’origine H-D
Jantes PVM en aluminium forgé
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Photos : Antonio Cellini
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