La Peugeot 103, mythique cyclo français, souffle cette année ses 50 bougies. Pour l’occasion, le constructeur français nous a convié à un voyage « deux temps » au parfum d’antan. Nostalgie quand tu nous tiens !
Texte : Denver – Photos : DR
Lorsqu’on évoque la mob, quelques modèles s’imposent comme la fameuse mobylette de MBK, le Ciao de Piaggio mais la star d’entre toutes reste la mythique 103 de Peugeot. Un cyclomoteur, ou cyclo comme on disait, qui a su traverser les âges sans évolution majeure. Le plaisir simple, c’est donc la 103, qui a fait le bonheur de quelque 3 millions d’acheteurs, et sûrement cinq fois plus d’utilisateurs au regard de sa conception sans chichis et sa grande fiabilité. Un best-seller que l’on peut croiser partout dans le monde et qui est de loin le deux-roues de petite cylindrée le plus vendu de tous les temps. A l’heure où le vélo électrique est roi en ville, Peugeot Motocycles a eu la bonne idée de nous redonner le sourire, le temps d’une journée au parfum d’antan en l’honneur de la 103. La belle souffle cette année ses 70 ans. Si elle n’est plus produite aujourd’hui, elle le fut jusqu’en 2017, d’abord et majoritairement à Mandeure, le site historique de Peugeot dans le Doubs, puis au Maroc et en Chine. Il n’existe donc pas une seule génération qui n’ait connu la 103. Un look de vélo à moteur, une mise en route si particulière, une simplicité de prise en main et un parfum d’huile brûlée et de mélange que l’on a donc pu redécouvrir avec plaisir lors de cette journée imaginée par le staff de Peugeot.
Drôle d’idée que d’installer un événement dédié à l’une des plus petites cylindrées, avec de 2 à 3 chevaux selon les versions, au coeur d’un univers de pur-sang, à savoir l’hippodrome de Longchamps ! Preuve que la marque au lion ne se prend pas au sérieux. D’ailleurs aucun de nous l’est resté longtemps tant nous replongions dans notre adolescence ! Dès l’arrivée, les 16 modèles apportés par un collectionneur qui loue ses petites pépites colorées, « Les mobs à Manu », nous font de l’oeil. Un regard carré pour la plupart, qui ramène à tant de souvenirs que de frustration ! Car la 103 c’était la classe et on en enviait les heureux possesseurs avant que le scooter ne vienne à s’imposer sur le marché du deux-roues de moins de 50 cm3. Comme le disaient les pubs de l’époque, avec elle c’était succès assuré. On retient même une version légèrement misogyne pour la SPX : « Je kicke, elles craquent ! » Et le pire, c’est qu’on y croyait… Devant cette tendre proposition de 103 d’âges et de styles différents, difficile de faire son choix. Il y a celles qu’on a toujours rêvé d’essayer, celles qu’on connait et au guidon desquelles aimerait retrouver les sensations d’antan, choix cornélien ! C’est finalement sur un modèle classique de première génération que l’on va jeter notre dévolu, sans doute attiré par le look rétro, le rouge pétant et les chromes apparents. Après tout, la SPX et son aspect sportif, son kick, son refroidissement liquide et ses jantes à bâtons, c’est un peu vulgaire ! Et en plus il n’y a pas de pot Ninja pour faire le beau.
Notre 103 fait partie de la génération déjà équipée de suspensions avant et arrière, d’un compteur, d’un variateur mais d’un système de démarrage toujours aussi rudimentaire. D’un côté le petit levier du starter, de l’autre la décompression, il suffit de pédaler et de jouer de l’accélérateur pour actionner le variateur et lancer le moteur. C’est simple, sur le papier ! Car mamie est jolie mais capricieuse… Avec le précieux coup de main du proprio, la belle rouge démarre avec sa fumée bleue caractéristique du petit mono de 49,9 cm3. Confortablement installé sur la selle, le petit guidon entre les mains, il suffit de tourner la fine poignée pour partir à l’aventure et surtout voyager dans le temps. La prise en main est d’une simplicité enfantine. Les accélérations ne sont pas d’une grande vivacité mais une fois lancée la 103 s’offre un petit 60 km/h en pointe. Très vite, chacun des journalistes de cette chevauchée fantastique, quel que soit son âge, affiche un sourire incontrôlable. Très vite, c’est la course, la recherche de vitesse à tout prix, entre position aérodynamique et freinages tardifs, chacun se prend pour un pilote… de 14 ans ! Les coups de klaxon, ou plutôt leur grésillement caractéristique, attestent de cet entrain.
Une fois passés les premiers émois, on se plaît adopter un rythme plus mesuré, et apprécier le paysage et la sensation de vent dans le visage sans risquer d’avaler un moustique. Voyager à son guidon doit vous remettre les idées dans le bon ordre. C’est la bonne idée qu’ont eu deux Français, Gilles et Robert, entre 1978 et 1979. Ces deux réalisateurs ont à l’époque traversé les Etats-Unis sur 50 000 km au guidon de leurs 103 à un rythme plutôt tranquille. Quelle bonne idée, et pourquoi ne pas craquer ? « Dommage que cette brêle soit interdite en ville, c’est vraiment l’outil idéal » se dit-on alors. C’est sans compter la nécessité de produire son propre mélange, vu que les pompes ont disparu. A cela s’ajoute un prix de vente en occasion plutôt élevé, entre 800 et 1500 euros selon les modèles. Décidément, la 103 se fait toujours autant désirer. Mais c’est ce qui fait son charme. Pour ceux qui souhaiteraient en savoir d’avantage, il est possible de se rendre à l’exposition qui lui est dédiée, du 22 novembre 2021 au 31 janvier 2022 au musée de L’Aventure Peugeot, à Sochaux. Outil de déplacement idéal pour se faire un petit flipper au rad du coin, loin des métropoles urbaines, la 103 a toujours autant de charme et notamment celui de démarrer quel que soit la période car si le moteur fait des caprices, il reste toujours les pédales.
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