La BMW R-NineT a été présentée pour la première fois sous la forme de racer par le préparateur Roland Sands sous le nom de Concept 90. Nombre d’entre nous étions déçus qu’un modèle proche de ces lignes n’ait vu le jour tant le concept laissait rêveur. C’est chose faite avec la R-NineT Racer, une machine que l’on croirait sortie d’un atelier haut de gamme pour le plaisir des yeux et du pilotage.
Dans les rues de Paris, sur les petites routes, sur autoroute, la réaction des connaisseurs comme des amateurs est la même, la BMW R-NineT Racer plaît ! Et nous ne dirons pas le contraire, car il faut bien l’avouer, les lignes inspirées du Concept 90 de Roland Sands sont à tomber. Rares sont les modèles sur lesquels il n’y a plus grand chose à remplacer pour atteindre la perfection esthétique, cette BMW en fait partie. Une bulle enveloppante (et décorative) intégrant un feu rond, le réservoir allongé, la coque arrière monoposto, le tout couvert d’une robe blanche rehaussée de filets bleus et rouges comme sur les Allemandes de compétition, comment ne pas craquer ? Pour ne rien enlever à ce portrait dithyrambique, la belle jouit d’une finition ultra-soignée et d’un niveau d’équipement haut de gamme qui se confirme dès qu’on pose les yeux sur le bloc compteur. Indicateur de rapport engagé, température, odomètre et autres, tout y est, même le témoin d’enclenchement des poignées chauffantes de série car oui, il ne faut pas oublier que chez BMW on soigne son pilote. A ce titre, on regrette qu’un régulateur n’est pas trouvé sa place, peut-être parce que la machine n’est pas pensée pour avaler les kilomètres.
Lorsqu’on pousse le bouton du démarreur, aucun doute, on est bien sur une R-NineT ! Le bicylindre à plat de 1 170 cm3 s’ébroue et fait remuer la machine de droite à gauche, plus encore lorsqu’on joue avec la poignée droite. C’est très réactif, et le son de l’échappement laisse à penser que ce racer ne demande qu’à jouer. Premier constat, en se penchant, ou plutôt en s’allongeant pour atteindre les demi-guidons, on sent que l’esprit racing à l’ancienne est bien présent et que le pilotage ne sera pas forcément de tout repos. Les petits gabarits auront bien du mal à trouver leurs marques, les grands en revanche seront enfin heureux ! Les premiers tours de roue sont particulièrement déstabilisants. La boîte est toujours aussi douce, le moteur toujours aussi onctueux, c’est au niveau de la partie-cycle que la Racer se démarque grandement. Le poids est concentré sur l’avant, la fourche s’en trouve lourdement plombée, l’amortisseur de direction et la position du pilote n’arrangent rien. Il faut un temps d’adaptation pour comprendre comment gérer cette répartition des masses, alors que l’ensemble de la moto est plutôt léger.
Ce qui apparaît comme un inconvénient dans un premier temps, prend tout son sens lorsque le rythme s’accélère. La belle tient le cap à merveille, le comportement dynamique est irréprochable sur les courbes rapides comme sur les petites routes. Sur revêtement dégradé en revanche, le confort est sommaire, le pilote prenant les chocs directement dans les poignets. Si ce type de pilotage nous plaît, ceux qui recherchent le confort devront se réorienter vers les autres modèles de la gamme néo-rétro. A l’attaque, la R-NineT Racer est une vraie usine à sensations, le bloc de 110 ch ne démérite pas, seul le freinage se montre un peu trop progressif. S’il est efficace, on aurait aimé un mordant à l’image de la machine. Les nostalgiques des racers des années 1970 trouveront ici leur bonheur, avec, en sus, une qualité de finition et de performances ultra modernes. En ce qui nous concerne, on craquerait facilement pour cette machine qui risque fort de faire de la concurrence à la Thruxton de Triumph.
Prix : 13 850 euros
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