Le centenaire de Moto Guzzi, c’était l’événement de l’année. Aussi pour le célébrer comme il se doit, le constructeur italien a imaginé des versions spéciales baptisées Centenario, dont cette V9 Bobber, la rebelle de la gamme.
La gamme proposée par la firme de Mandello del Lario ne manque pas de caractère, néanmoins certains modèles arrivent encore à se distinguer, comme la V9 Bobber Centenario. Cette dernière reprend le style classique que l’on connaît chez le constructeur italien mais s’offre au passage une dotation et un look qui lui sont propres. Il faut dire qu’on ne souffle pas tous les ans cent bougies ! La marque à l’aigle profite ici de l’opportunité pour transformer sa V9 en un modèle collector, avec un coloris spécifique, des badges dorés, ainsi qu’une selle dédiée avec pouf passager. La V9 partage plusieurs éléments avec la V7 et la V85TT, à commencer par une transmission par cardan, inaltérable chez Guzzi. De même on trouve un bloc V2 à refroidissement liquide de 853,4 cm3, à 90° et en position transversale. L’ensemble est installé au coeur d’un berceau tubulaire classique dont la rigidité a été augmentée pour plus de résistance à haute vitesse. La suspension de type classique, matérialisée par une fourche télescopique et un double amortisseur, parfait l’ensemble.
En net progrès
Depuis son passage à l’Euro 5, la V9 offre des performances similaires à la V7. Leur moteur, dérivé de la V85, le modèle trail de la gamme, a ici été revu au niveau des cylindres, des soupapes, des pistons et de l’arbre à cames pour un rendement optimisé. On a dorénavant 65 ch à 6 800 tr/min, et un couple de 73 Nm à 5 000 tr/min, qui intervient donc un peu moins tard que sur la V7. Au guidon on a la sensation d’avoir un moteur un peu moins coupleux à bas régimes, un peu linéaire aussi mais qui monte haut dans les tours, toutes proportions gardées. Il n’en reste pas moins vivant, malgré un couple de renversement relativement gommé. La machine bouge toujours de gauche à droite à chaque coup de gaz mais moins qu’auparavant. On a de plus une sonorité de l’échappement 2-en-2 plutôt bien travaillée. La boîte à six rapports a conservé le même étagement, et le système de contrôle de traction réglable sur deux niveaux et déconnectable est toujours aussi efficace. Dommage que la répartition des masses, très au centre, l’angle de chasse assez fermé et l’adoption de pneus ballons, bobber oblige, offrent un comportement dynamique si particulier.
Peu ordinaire
Le guidon type drag-bar bien en main, les pieds en position centrale, on se sent plutôt à l’aise à l’arrêt. Toutefois, lorsqu’on prend la route, il faut un vrai temps d’adaptation. Avec environ 214 kg sur la balance, la moto est déjà lourde… mais avec des pneus ballons et un tel angle de chasse, on a un train avant vraiment pataud. Il faut toujours avancer sur un filet de gaz car la géométrie et la monte pneumatique ont tendance à emmener la machine dès la mise sur l’angle. En complément, le réservoir, certes magnifique avec cette forme anguleuse très travaillée, ne permet pas de caler ses jambes facilement. Une fois que l’on a pris le coup de main, en revanche, la V9 Bobber devient un bon petit outil de plaisir. Le moteur distille quelques bonnes sensations sans qu’il soit nécessaire de pousser les rapports, la suspension travaille en parfaite cohérence avec l’ensemble de la machine, quant au freinage il est à la fois progressif et très facile à gérer. Avec de telles performances il n’est pas non plus nécessaire d’avoir un mordant exceptionnel ! Sur les petites routes, la V9 se laisse basculer d’un angle à l’autre sans jamais piéger son pilote et ses repose-pieds ne frottent pas dès les premiers virages comme c’est le cas sur sa cousine la V7. On se laisse rapidement charmer par cette approche vintage de la moto, toute en simplicité.
Moderne
La V9 Bobber s’offre un look vintage, certes, mais avec une finition en très nette hausse, il faut le signaler. Il n’y a qu’à regarder les commodos, parfaitement intégrés et logiques, l’absence de câbles ça-et-là comme on pouvait le voir auparavant, et le choix des matériaux plutôt intéressant. Exit le bloc compteur à aiguilles, la Bobber s’offre un gros bloc rond entièrement digital parfaitement lisible. Les feux sont dorénavant à LED avec la signature lumineuse de l’aigle de Mandello au niveau du phare. La V9, par son aspect Bobber est donc une moto au look soigné qui sait montrer son caractère et ne se laisse pas dompter si facilement. Toutefois, une fois que l’on a intégré son mode de fonctionnement, c’est un vrai régal. En version Centenario, elle se montre comme un objet collector qui flatte l’égo. Nul doute que les aficionados de la marque seront comblés, d’autant qu’il faudra bien trouver un moyen de se rendre en septembre à Mandello pour fêter dignement cet anniversaire.
Prix :
V9 Bobber Centenario : 11 149 euros
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