Nicola Martini nous étonnera toujours. A l’occasion de l’émission « Lord of the bikes » le préparateur le plus connu d’Italie basé à Vérone a une fois de plus su prendre le public à contrepied avec cette Moto Guzzi V9 qu’il a tout simplement transformé en studio de tatouage mobile !
Texte : Denver – Photos : Mr Martini
En Italie, la Moto Guzzi V9 prend le chemin de sa petite sœur V7, déjà préparée par nombre de spécialistes, à l’occasion de l’émission TV « Lord of the Bikes » qui met en concurrence les meilleurs builders du pays. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos amis transalpins ne manquent pas d’imagination, comme le prouve Nicola Martini avec cette création de studio de tatouage mobile ! La moto préparée et le monde du tattoo n’ont jamais été vraiment éloignés, aussi rendre hommage aux deux sphères en créant une machine dédiée était plutôt une bonne idée. Mais au moment de se mettre devant une feuille, crayon à a main, l’équipe de Mr Martini s’est retrouvée confrontée à une première difficulté : aucun d’entre eux n’était tatoué ! « C’était un monde dans lequel nous étions tous novices » raconte Nicola, amusé, et d’ajouter : « nous avions tout à découvrir, nous sommes donc partis d’une feuille blanche et n’avons pas subi d’influence, ce qui n’est si mal. »
Le staff de Mr Martini a toujours plus d’une idée dans son sac à malice. Nous n’en sommes pas à la première réalisation loufoque sortie de leurs ateliers de Vérone. Il faut bien avouer qu’ici l’équipe a pris une direction à laquelle peu ont encore pensé, en mettant le tatoueur et non le tatouage au centre de la prépa. L’idée de créer un salon de tatouage mobile est alors venue, naturellement, un concept pour le moins inédit ! Après les idées, vient la réflexion, c’est bien beau d’imaginer un studio sur une moto, mais la place n’est pas son propre, surtout lorsqu’on opte pour une V9 Bobber… Il a fallu sérieusement se creuser la tête pour intégrer le maximum de matériel dans un minimum d’espace. Nicola a alors eu l’idée d’utiliser une partie du réservoir, quitte à perdre un peu en autonomie tandis que l’espace alloué à la batterie sous la selle permettrait de libérer un espace supplémentaire. Le réservoir a ainsi tout simplement été découpé puis réduit en contenance. D’aspect extérieur, aucune différence avec l’origine, c’est lorsqu’on ouvre la partie droite que l’on se rend compte du travail accompli. En ôtant la ceinture en croco qui enserre l’ensemble, on peut ouvrir la partie réservée au rangement des encres nécessaires au tatouage, protégées par de la mousse. Dans le même esprit, sous la selle se trouve d’ordinaire la batterie, un espace plutôt intéressant pour caser une machine et son pistolet. En remplaçant la selle double par un système monoposto, Mr Martini a pu déplacer la batterie dans la coque arrière, façon endurance. Cela a permis de libérer un espace considérable pour la machine nécessaire au tatoueur. Il fallait y penser !
Comme toujours, Mr Martini n’a pas favorisé l’esprit pratique au détriment du design. La V9 prend ici des airs de Bobber, et c’est relativement réussi. Pour ce faire il a adopté une tête de fourche enveloppante à l’ancienne, sur laquelle il a fixé le feu d’origine déporté. Le résultat est saisissant, on croirait une machine d’antan. Le guidon a cédé sa place à des bracelets fixés sous le té supérieur, et le reste a été conservé d’origine, notamment la fourche. A l’arrière en revanche, un double amortisseur à bombonne séparée signé Öhlins remplace l’ensemble stock. La selle a cédé sa place à une coque monoposto qui a une double fonction : une fois ôtée, elle peut servir de siège au tatoueur s’il souhaite travailler dans la rue ! Bien sûr, il s’arrange avec les conditions d’hygiène, c’est une autre histoire… Pratique, les tarifs sont inscrits sur une plaque latérale qui se rabat pour servir de table de travail ! Si le moteur a été conservé d’origine, le double échappement signé Zard permet de donner de la voix, afin que les clients puissent entendre leur artiste arriver. Enfin, pour rappeler l’esprit tattoo de la machine, Nicola a fixé aux jantes d’origine des flasques noires peintes à la main. Un effet qui ne nous a pas laissés indifférents. S’il avait eu plus de temps, a compétition étant limitée à une certaine période, notre préparateur méticuleux aurait souhaité réaliser une sellerie en peau. Pour nous, la Manica Bianca, en référence au tatouage à la main, le blanc signifiant la page blanche avant travail, est parfaite ainsi.
Check-list
Base Moto Guzzi V9 Bobber (2017) – estimation : 19 500 euros base incluse
Moteur stock
Faisceau électrique modifié
Réservoir découpé, fermeture par ceinture
Rangements intégrés au réservoir
Selle sur mesure
Coque monoposto amovible maison
Intégration de matériel de tatouage
Tête de fourche maison
Guidons bracelets
Feu AV déporté
Plaque latérale sur mesure
Suspension AR Öhlins à bombonne séparée
Ligne d’échappement 2-en-2 stock
Silencieux Zard
Jantes à flasques peintes main de 16 pouces
Pneu AV Continental Conti-Milestone en 130/90-16
Pneu AR Metzeler Karoo 3 en 150/80B16
Peinture noire Mr Martini
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