La star incontestée de la gamme Harley-Davidson, le Sportster, est une fois de plus déclinée dans une version improbable, en roadster ! Suivant les mêmes codes que l’Iron Racer avec des repose-pieds plus haut, un guidon cintré et une selle creusée, ce 1200 au gabarit restreint est pensé pour l’attaque et fait preuve d’une efficacité surprenante sur les petites routes.
Les modèles s’enchaînent et ne se ressemblent pas toujours dans la gamme Sportster, à l’image du Roadster. Harley-Davidson a souhaité innover en créant un véritable café racer… stock ! Tout y est ou presque niveau look, du guidon cintré à la selle creusé en passant par les repose-pieds plus haut en position centrale et les petits rétros. Le style mais pas que ! Contrairement à l’Iron Racer dont il s’inspire grandement, le Roadster est aussi doté d’une partie-cycle revue et corrigée, et intègre en son cœur le bloc 1200, histoire de procurer un mininum de sensations. Lorsqu’on prend place au guidon, on comprend que les petits gabarits sont favorisés. En même temps, au vu de la compacité de ce Sportster, ou plutôt de ce Roadster, on se doute bien que les grands auront rapidement des allures de crapaud sur une boîte d’allumettes ! L’assise est plutôt confortable, on est bien calé dans la selle, difficile de se dire que l’éventuel passager appréciera autant la position… Le guidon pousse à se pencher sur l’avant façon racer mais ce n’est pas dérangeant. Le plus troublant ce sont les repose-pieds, assez hauts et placés presque trop éloignés du cadre, ce qui offre une position très originale mais qui montre son intérêt lorsqu’on s’élance sur les petites routes.
Pensé pour l’attaque
Une fois que l’on a intégré le fait de poser les pieds bien loin de la machine pour ne pas taper dans les repose-pieds, le Roadster se montre agréable en ville. On regrette le rayon de braquage de camion, la faute au guidon très cintré. Là où l’on comprend tout l’intérêt de cette machine, c’est lorsqu’on s’attaque aux petites routes. Le bloc 1200 ne démérite pas, même s’il ne s’agit pas d’un foudre de guerre, et sait se montrer à la fois souple et coupleux quand il le faut. On regrette un peu le manque de frein moteur, mais fort heureusement Harley-Davidson a doté son Sportster d’un freinage digne de ce nom ! Un double disque à l’avant pincé par un étrier double piston, idem à l’arrière mais en simple disque, la firme de Milwaukee s’aligne ici sur les standards européens. De même, un soin particulier a été apporté à la suspension, avec une fourche inversée de 43 mm à l’avant, fixée à un triple té pour une tenue de cap optimisée. A l’arrière, on retrouve le classique double amortisseur, plutôt ferme. Un ensemble cohérent qui permet de basculer le Roadster sur l’angle sans jamais perdre le contrôle. Le cadre ultra-rigide conjugué au poids conséquent de la machine permet d’attaquer les courbes en toute décontraction, sur un filet de gaz. On se permet même des sorties de virage un peu cavalières, la hauteur des repose-pieds permettant de prendre beaucoup plus d’angle que sur les autres modèles de la gamme. La roue de 19 pouces à l’avant offre quant à elle une position d’attaque optimale.
Un Sportster funky
La gamme Sportster est plutôt riche, les modèles sont variés et permettent à chacun de trouver la monture qui convient. Le Roadster nous a particulièrement plu par son côté décalé, proche du segment café racer sans pour autant perdre son ADN très typé U.S. C’est ce que confirme Brad Richards, directeur du design, avec qui nous avons longuement échangé sur la mode de la préparation et qui avouait avoir enfin trouvé la clé, avec cette machine, pour rassembler l’univers du custom et du café racer. Pour notre part, le pari est bel et bien réussi même si l’on aurait aimé un moteur plus explosif au cœur d’un modèle aussi efficace dans son comportement dynamique. En bon Sportster, le dernier né de la gamme ne jouit pas de véritables aspects pratiques, en témoigne l’autonomie limitée par le réservoir d’à peine 12,5 l, mais ça n’est pas vraiment ce qu’on lui demande. Et l’essentiel est là avec un transpondeur en guise de clé ainsi qu’une instrumentation complète malgré le simple bloc compteur. Le look certes, mais pas sans quelques concessions, c’est ce qu’offre le néo-rétro de Milwaukee. Reste à savoir si le prix d’appel au-delà des 12 000 euros n’est pas trop gourmand, d’autant que l’idée principale sur ce type de projet est d’accrocher un public plus jeune… Affaire à suivre donc, mais il est intéressant de voir qu’Harley-Davidson a réussi à accrocher les wagons derrière la mouvance café racer sans pour autant perdre de son authenticité.
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On aime :
Le look de racer – La position du pilote – Le comportement dynamique
On aime moins :
Le manque de watts – L’autonomie restreinte
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Fiche technique
Harley-Davidson Sportster Roadster
Moteur Bicylindre en V, 4 temps, refroidissement par air
Distribution 4T culbuté
Cylindrée 1202 cm3
Alésage x course 88,9 x 96,8 mm
Ratio de compression 10,0 : 1
Alimentation Injection électronique
Couple maxi 97 Nm à 4 250 tr/min
Embrayage A bain d’huile
Transmission finale Par courroie
Boîte 5 rapports
Cadre Double berceau tubulaire en acier
Suspension AV Fourche télescopique de diam. 43 mm
Suspension AR Double amortisseur
Frein AV Double disque de diam. 300 mm avec étrier 2 pistons, ABS
Frein AR Simple disque de diam. 300 mm avec étrier 2 pistons, ABS
Pneu AV 120/70R19
Pneu AR 150/70R18
Angle de chasse / Chasse 28,9° / 140 mm
Empattement 1 505 mm
Hauteur de selle 785 mm
Capacité du réservoir 12,5 l
Poids à vide 250 kg
Prix 12 590 euros ; 13 090 euros (Coloris deux tons)
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